jeudi 27 février 2014

Sortir de l’euro, stratégie viable ou scénario du pire ?

 
 
Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour réclamer un « démontage » de l’euro et donc un retour vers le franc. Les arguments tournent autour de l’absence de compétitivité de l’industrie française qui se trouverait laminée par l’euro fort, ils sont souvent assortis de discours antiallemands assez primaires. Ces discours ont déjà été entendus  au sujet de l’hypothèse du « Grexit », la sortie de la Grèce de la zone Euro.
Un euro fort se traduit par une perte de compétitivité liée aux exportations hors de la zone euro. Les produits européens sont plus chers hors de la zone euro et les marchandises produites hors d’Europe sont moins coûteuses au sein de la zone euro. Il s’agit d’un manque à gagner pour l’industrie française qui peut impliquer des effets sur  l’emploi.
 
EFFETS INDÉSIRABLES
 
Pour la France, les échanges internes à la zone euro ne sont pas affectés, or c’est là que se situent les principaux flux d’échange français hors énergie. Nos exportations industrielles sont en priorité intra-européennes. L’euro fort entraîne une diminution des prix des importations incompressibles ces produits qui ne sont pas produits en France, comme les matières premières. La facture pétrolière, par exemple, se trouve ainsi allégée. Elle constitue le premier poste du déficit de notre balance commerciale et elle augmenterait de façon sensible, dégradant d’autant plus le déficit commercial.
Les effets sur notre balance commerciale ne sont donc pas certains. Ce qui l’est en revanche c’est une cascade d’effets indésirables liés aux mouvements de capitaux.
Que se passerait-il en effet en cas de sortie de l’euro ?
Ce serait un scénario qualifié de « Frexit », une sortie de la France de la zone euro. Un retour vers une souveraineté monétaire et une monnaie nationale (le franc ?) garantie par une banque centrale autonome se traduirait par une dépréciation de cette nouvelle monnaie vis-à-vis de l’euro. C’est l’effet recherché mais quoi que l’on puisse entendre et lire, il n’est pas possible de prévoir la valeur exacte de cette nouvelle monnaie face à l’euro.(lire la suite sur le Monde.fr)

 

mercredi 26 février 2014

Bruxelles se fâche, mais François Hollande fait le pari insensé que l’Europe ne lâchera pas la France


 
 
Le pari est assez insensé, et pourtant… Ce qui se joue cette semaine entre Bruxelles, Berlin et Paris est incroyable. Une partie de poker menteur où tout le monde sait qui ment mais se tait. Paris n’aura pas à s’humilier une nouvelle fois pour obtenir des délais de rééquilibrage budgétaire, on les lui accordera avant même que nous les demandions. Pratique mais est-ce que ça va coûter cher ?
Le problème est très simple à comprendre.
Acte 1 : Bruxelles vient de prévenir l’ensemble de la communauté que  la France ne pourra pas revenir sous la barre des 3% de déficit en 2015 comme promis. Le déficit devrait s’établir à 4% en 2014 et 3,9% en 2015. On sera loin des 2,8 % promis l’an dernier en échange d’un premier report d’échéance des contraintes budgétaires. Même tendance pour l’endettement qui tendra vers les 100%. Cette prévision lourde pour la France est exactement à l’opposé de l’amélioration que Bruxelles prévoit pour l’ensemble de la zone euro.

 Très logiquement, la France devra aller négocier un nouveau délai, mais comme ça n’arrête pas depuis des lustres, nos partenaires européens n’ont plus confiance. Et cette fois-ci ne vont pas se priver de nous humilier et normalement devrait refuser. Ce qui veut dire que l’Europe prendrait la France sous tutelle ; ce qui signifie que les taux en France ne seront plus sous garantie ; ce qui signifie que l’argent se fera rare compte tenu des risques de défaut.
(lire la suite sur Atlantico)

mercredi 12 février 2014

La croissance en Allemagne sera tirée par les ménages en 2014



Reuters - L'Allemagne va connaître une accélération de sa croissance économique cette année, qui sera surtout le fait de la consommation des ménages et non pas tant du commerce extérieur, a annoncé le ministère de l'Economie d'un pays qui dépend traditionnellement de ses exportations. /Photo prise le 9 janvier 2014/REUTERS/Fabrizio Bensch  
 
BERLIN (Reuters) - L'Allemagne va connaître une accélération de sa croissance économique cette année, qui sera surtout le fait de la consommation des ménages et non pas tant du commerce extérieur, a annoncé le ministère de l'Economie d'un pays qui dépend traditionnellement de ses exportations.
Dans son rapport annuel, le ministère précise que les exportations vont augmenter de 4,1% en 2014, soit moins que les importations, attendues en hausse de 5,0%. Cela signifie que le commerce extérieur amputera de 0,1 point de pourcentage le produit intérieur brut (PIB) cette année.
Cette évolution devrait également faire baisser l'excédent courant allemand, dont le niveau élevé a fait l'objet de critiques de l'administration américaine l'an dernier, Washington accusant Berlin de contribuer au déséquilibre de la croissance mondiale.
La consommation des ménages devrait progresser de 1,4% en 2014, grâce à la bonne tenue du marché du travail, une inflation modérée et des taux d'intérêt bas. (lire la suite)

dimanche 9 février 2014

Pacte de responsabilité : «Ce n'est pas un pacte avec le diable», défend Sapin





Les mauvais chiffres du chômage digérés, Michel Sapin a fait voter haut la main la réforme de la formation professionnelle. Son crédit à une nouvelle fois payé. L'imperturbable ministre du Travail passe en revue une semaine mouvementée pour le gouvernement.

Baisser le coût du travail et faire confiance aux entreprises avec le futur pacte de responsabilité. Cette nouvelle religion du gouvernement ne déboussole-t-elle pas une bonne partie de la gauche ?
Michel Sapin. Je ne crois pas.                                       

 
Cela peut déboussoler certains idéologues qui croient que la richesse se crée en regardant tomber la pluie du ciel. Mais cela ne déboussole absolument pas le salarié et le syndicaliste. Que fait le syndicaliste ? Il défend son entreprise. Il sait que c'est au sein de l'entreprise qu'on va pouvoir créer une richesse supplémentaire et ainsi lui permettre d'avoir un emploi et une rémunération. Je sais que la France adhère à cette idée selon laquelle c'est en s'appuyant sur son tissu productif, PME et grandes entreprises mais aussi les commerces, les artisans et les TPE, qu'on peut créer de l'emploi et faire reculer le chômage. Et je ne pense absolument pas que la gauche se sente en opposition avec ce qu'on appelle dans un jargon incompréhensible la politique de l'offre. A condition d'expliquer les efforts nécessaires et qu'il y ait des contreparties sur la table, à condition de ne pas confondre l'entreprise avec le seul patron ou les seuls actionnaires, à condition que la redistribution des richesses produites soit juste !(lire la suite sur le parisien)