Le pari est assez insensé, et pourtant… Ce qui se joue cette semaine entre Bruxelles, Berlin et Paris est incroyable. Une partie de poker menteur où tout le monde sait qui ment mais se tait. Paris n’aura pas à s’humilier une nouvelle fois pour obtenir des délais de rééquilibrage budgétaire, on les lui accordera avant même que nous les demandions. Pratique mais est-ce que ça va coûter cher ?
Le problème est très simple à comprendre.
Acte 1 : Bruxelles vient de prévenir l’ensemble de la communauté que la France ne pourra pas revenir sous la barre des 3% de déficit en 2015 comme promis. Le déficit devrait s’établir à 4% en 2014 et 3,9% en 2015. On sera loin des 2,8 % promis l’an dernier en échange d’un premier report d’échéance des contraintes budgétaires. Même tendance pour l’endettement qui tendra vers les 100%. Cette prévision lourde pour la France est exactement à l’opposé de l’amélioration que Bruxelles prévoit pour l’ensemble de la zone euro.
Très logiquement, la France devra aller négocier un nouveau délai, mais comme ça n’arrête pas depuis des lustres, nos partenaires européens n’ont plus confiance. Et cette fois-ci ne vont pas se priver de nous humilier et normalement devrait refuser. Ce qui veut dire que l’Europe prendrait la France sous tutelle ; ce qui signifie que les taux en France ne seront plus sous garantie ; ce qui signifie que l’argent se fera rare compte tenu des risques de défaut.

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