jeudi 27 mars 2014

Accord de libre-échange transatlantique : les bienfaits théoriques résistent-ils à l'épreuve des faits ?

 
Dessin de Hachfeld paru dans Neues Deutschland, Berlin.
 
Barack Obama a plaidé la cause du projet de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Union européenne à l'occasion de sa visite à Bruxelles ce mercredi. Pas sûr que tout le monde y gagne.

Atlantico : L'accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Union européenne est au cœur des négociations qui se tiennent à l'occasion de la venue de Barack Obama à Bruxelles. En l'état actuel, quels devraient être les principaux axes de cet accord ?

Michel Fouquin : Le champ de la négociation est très large, extrêmement ambitieux et complexe, comme on dit tout peut être mis sur la table : suppression totale des tarifs douaniers ; harmonisation des réglementations ; sanitaires, financières, sécuritaires etc. Ouverture des marchés publics ; protection des marques ; possibilités des entreprises d’attaquer les réglementations publiques (Bilateral Investment Treaties), etc. Les sujets sont extrêmement complexes  et certains sont très sensibles, comme par exemple les OGM ou les questions liées aux investissements. Il faudra du temps pour arriver à un accord substantiel.

lundi 3 mars 2014

La redistribution n’est plus un gros mot pour les experts du FMI


Une nouvelle note du FMI vient écorner les dogmes de l’institution. Deux experts ont livré mercredi un plaidoyer en faveur de la lutte contre les inégalités et de la redistribution des richesses. Indispensables pour une croissance durable.
 
Que dit la note ?
L’augmentation des inégalités de revenus «est une menace pour la gouvernance démocratique». Et une croissance «plus rapide et plus durable semble avoir suivi la réduction des inégalités», écrivent Jonathan Ostry et Andrew Berg, directeur et directeur adjoint du département de la recherche du FMI. Oui, des inégalités excessives «risquent de peser sur la croissance, par exemple en réduisant l’accès à la santé et à l’éducation, en provoquant de l’instabilité politique et économique qui réduit l’investissement et en mettant à mal le consensus social requis pour faire face à des chocs de grande envergure». Et les économistes du Fonds d’ajouter que «de récentes études montrent comment les inégalités ont intensifié le cycle d’endettement et de financement, devenant la source de la crise». D’autres enquêtes expliquent aussi comment «des facteurs d’économie politique, en particulier l’influence des riches, ont permis aux excès financiers de s’accumuler avant la crise». Haro donc sur le prêt à penser néolibéral qui postule que la redistribution des richesses par l’impôt et les transferts sociaux (allocations, aides, etc.) décourage l’initiative privée et sape l’activité économique. «Il semble improbable qu’il soit justifié de ne rien faire face à des inégalités élevées», concluent les auteurs.(lire la suite sur Libération.fr)